Pour remédier à cette situation, il faut d’abord une volonté politique qui, ayant conscience de ce gouffre socio-culturel dans notre société, définit comme objectif principal l’orientation vers une « culture pour tous ». L’action culturelle doit être comprise comme vecteur d’intégration, non seulement des populations étrangères, mais aussi de celles et ceux, qui ne disposent pas des moyens pour pouvoir participer à ou bénéficier de l’offre culturelle.
Intégration ne signifie pas assimilation ! C’est pourquoi nous aimerions promouvoir mieux le dialogue interculturel et la diversité d’expressions culturelles. Notre pays aurait tout à gagner de la richesse de sa diversité culturelle pour explorer d’autres voies et modèles de développement et de vivre-ensemble et pourrait ainsi renforcer la citoyenneté de l’ensemble de notre population.
La médiation culturelle joue un rôle essentiel dans l’effort pour l’accès à la culture pour tou.te.s, une médiation qui net doit pas être réservée aux grandes structures qui en ont les moyens. Il en va de même pour le développement de projets culturels participatifs, pour ne plus considérer le public comme simples « consommateurs » des arte et de la culture. Dans cette optique il faudrait aussi faciliter l’accès aux métiers artistiques. L’action culturelle aurait aussi comme mission de se rendre auprès des populations marginalisées au lieu d’attendre qu’elles se rendent dans les institutions.
Dans un monde largement digitalisé, il faudrait faire avancer la digitalisation des biens culturels ainsi que la diffusion et la promotion de contenus culturels en ligne. Cette démarche ouvrirait un accès supplémentaire à la culture.
Evidemment, il faudrait reserrer le lien entre culture et éducation, notamment en créant et en dynamisant des structures et projets d’échanges, en offrant une véritable éducation interculturelle et en formant aussi bien les enseignant.e.s que les élèves aux compétences interculturelles. En plus, il faudrait ainsi saisir l’opportunité du rôle accru de la culture dans l’éducation pour atteindre les parents des élèves.
Concernant la question de la gouvernance culturelle, un tel projet nécessiterait une véritable coopération interministérielle en y incluant les communes, les établissements publics, l’économie créative ainsi que la société civile et surtout les associations qui oeuvrent depuis longtemps dans ce domaine et sont souvent sous-financées.
Nous aimerions créer des structures transversales à participation citoyenne tels qu’un Conseil supérieur et un Comité interministériel du développement culturel durable. Et, faut-il le rappeler, il nous manque tojours un Observatoire des politiques culturelles en tant que centre de recherche, capable de fournir les données scientifiques et statistiques indispensables à l’évaluation des politiques culturelles.
Un tel rôle de la culture dans la société nécessite de moyens (financiers, personnels, logistiques) conséquents. C’est pourquoi déi Lénk plaide pour un budget culturel à hauteur de 1% du PIB.