Le LSAP est d’avis que la diffusion de la culture auprès d’un large pan de la société est un prérequis indispensable pour le bon fonctionnement de la vie démocratique. Cette diffusion de la culture doit se faire aussi bien au niveau national qu’au niveau communal. Parallèlement, la diffusion doit être assurée par le biais des artistes et intermittents professionnels d’un côté, et des bénévoles de l’autre côté. Aux yeux du LSAP, il faudrait – dans une prochaine législature – mettre l’accent sur un meilleur accompagnement des associations culturelles locales présentes sur le terrain. Ceci passe notamment par une simplification administrative et par la mise en œuvre d’un outil informatique qui faciliterait la gestion administrative et comptable qui incombe aux associations.
De plus, le LSAP préconise un renforcement des moyens des centres culturels régionaux. Ces derniers sont des acteurs importants dans la gouvernance culturelle étant donné qu’ils permettent de faire le lien entre les activités culturelles locales d’un côté, et l’offre culturelle au niveau national de l’autre côté.
Une programmation culturelle riche et diversifiée contribue à maintenir un public sensibilisé et intéressé, mais elle peine à attirer de nouveaux publics à elle seule. C’est la raison pour laquelle il faut répondre aux enjeux de manière structurelle. Ainsi, le LSAP aimerait intégrer davantage la médiation culturelle au sein du programme scolaire. En effet, le contact direct et régulier des élèves avec le milieu culturel permet d’éveiller et de développer l’intérêt à la culture de manière durable. De plus, le LSAP estime qu’il faudrait mener une analyse comment mieux intégrer la stratégie du « développement des audiences » comme file rouge dans la politique culturelle du Grand-Duché. Pour le LSAP, c’est l’offre culturelle qui devrait s’adapter aux citoyens, et non l’inverse. La mise en place d’une stratégie du « développement des audiences » peut se faire de différentes manières, en ayant recours à des instruments variés. Le LSAP aimerait – dans une approche collaborative – impliquer les institutions culturelles classiques individuellement pour voir avec elles quels outils se prêtent le mieux en fonction de l’institution concernée. Une adaptation des heures d’ouverture, une refonte de la programmation culturelle grâce à une approche participative, une manière insolite de présenter une œuvre ou encore un accueil chaleureux avec un espace de rencontre peuvent être autant d’éléments susceptibles d’attirer de nouveaux publics. Le LSAP encourage également les établissements culturels à organiser des événements ponctuels inattendus pour attirer l’attention. Parallèlement, il convient d’adapter les canaux de communication en fonction du public qu’on désire atteindre.
De plus, le LSAP préconise un assouplissement des exigences relatives à l’obtention de l’agrément en tant que « bibliothèque publique » suivant la loi du 24 juin 2010 relative aux bibliothèques publiques. En effet, il convient de reconnaître qu’une multiplication conséquente du nombre de bibliothèques communales permettrait à terme de garantir à tous les résidents un accès à une bibliothèque dans un rayon géographique de 15 minutes de chez eux.
Par rapport à la charte de déontologie pour les structures culturelles mentionnée dans la lettre ouverte, le LSAP comprend l’interrogation que ladite charte a suscité dans les milieux culturels. En même temps, il convient de rappeler que la charte précise elle-même que « la structure culturelle agit en toute indépendance artistique et intellectuelle dans le cadre de ses activités et n’accepte aucune intervention sur ses choix artistiques ou le contenu artistique de ses projets, ni de la part de l’État, ni d’aucune autre instance ». Les grands principes arrêtés dans la charte, comme le respect mutuel ou encore l’égalité des chances, concernent des valeurs universelles que le monde culturel a toujours fièrement défendu. Ainsi, le LSAP est convaincu que la charte n’apportera pas de contraintes supplémentaires aux associations culturelles.
Le LSAP demeure convaincu que la transformation en établissements publics de certaines structures culturelles représente une opportunité pour professionnaliser les activités desdites structures. Néanmoins, le LSAP tient à souligner que la représentation au sein des conseils d’administration doit être équilibrée et refléter la diversité à la fois du secteur culturel concerné et de la société en général.
En ce qui concerne la création d’un Observatoire culturel, le LSAP est favorable à l’idée de mettre en place un tel Observatoire chargé de mesurer l’impact de la culture sur la vie en société. En effet, l’Observatoire permettra d’un côté de collecter des données pour établir des statistiques quantitatives. De l’autre côté, sur le plan qualitatif, il aura pour mission d’analyser et d’évaluer l’impact sociétal de la culture, en collaborant notamment avec le milieu de la recherche.